mardi 11 mars 2014

L'expérience d'une nuit de Theyyam



Le Kérala est extrèment riche au niveau de son patrimoine culturel. 
Nous vous avons beaucoup parler de Kathakali car c'est ce que nous avons decidé d'étudier plus en profondeur. Mais nombre de danses, de formes artistiques et de rituels s'épanouissent et se jouent chaque jour dans les temples du sud de l'inde. Une de ses formes nous a beaucoup marqué et nous avons decidé d'en consacrer un article : le Theyyam, un des plus anciens arts rituels kéralais. Il remonterait à une periode ayant précédée l'hindouisme (d'où ce côté "fête païenne", sans doute) où il servait à célébrer la fin des moussons.







Brievement, qu'est ce que c'est? (question assez compliqué dont la reponse est faite à base de nos observations et des quelques informations que l'on a pu glâner dans l'audience)

Comme la plus part de nos expériences spectaculaires dans le kérala, on se retrouve telle une page blanche face à un monde de culture et d'histoires. Notre regard de non-initié explore ce vaste territoire artistique, avec pour seul compagnon notre imagination et notre soif de curiosité.












Ce que l'on peut dire c'est que ce n'est ni du théâtre ( si l'on considère que le théâtre a pour vocation de raconter une histoire) et ni de la danse (de même, si l'on considère que la danse nait d'une chorégraphie).

C'est un rituel complexe, qui se déroule la nuit jusqu'en milieu de journée. Des "performer" se succèdent dans des costumes toujours plus lourd, toujours plus impressionnant.



Appuyés par la musique hypnotique des percussion, par quelques pas de danse frénétiques et par des prières et des offrandres au dieux, ils doivent rentrer en transe (il nous est difficile d'utiliser ce mot qui renvoit à tant de conotations particulières mais c'est le mot qui nous a été donné) afin de rentrer en contact avec les esprits du divin. Une fois l'effet escompté, ils bénissent l'audience, récitent des mantras, répondent aux questions des dévots. 


Ce qui nous a beaucoup intérressé c'est de voir se détacher à chaque performance, des personnages differents, avec un caractère et une utilité différente. Notre préféré, celui que l'on a appellé "l'agitateur".





 Celui-ci ne s'arrête pas de la nuit. Lorsqu'il entre tout le monde se met à lui courrir après avec des torches enflammées. Il saute partout, renverse tout sur son passage. Il sert de distraction pendant des intermèdes souvent très long, il permet à l'audience de ne pas s'endormir, il est très apprécié des enfants.




On y a vu un personnage à caractère follement clownesque. Sans doute il porte la couronne la plus légère, mais il apparait au alentour de 4h du mat, et il ne se repose pas un moment, à midi il tente d'être toujours aussi dynamique (on nous a dit par la suite que ce rituel pour les participants était très souvent accompagné de boissons alcoolisés et de produits illicites...).





La première fois que l'on a entendu parlé de cette étrange forme artistique qui amène à la transe, cela nous a tout de suite beaucoup intrigué. Les chatons n'hésitant pas plus longtemps et ont décidés de se rendre à Kannur (dans le nord du Kerala, bastillon important de cette tradition). Nous montons dans le train avec un autre couple de chat bien sympa. De bouche à oreille, on a réussit à recueillir quelques adresses de temples, où la performance doit se dérouler.

Après multes péripéties, nous arrivons vers 4h du matin dans un tout petit temple dédié à Shiva. 

Comme d'habitude, on est les seuls blanc, l'assemblée est assez surprise et enthousiaste de nous voir débarquer içi. On passera un moment très conviviale avec eux. Certains étant même un peu trop collant à notre goût.













Les performances s'enchaînent et le public va et vient. Pour le personnage que l'on a appellé "celle qui a le feu au fesse", la foule est plus qu'au rendez-vous, rassemblée autour du feu. 



Croulant de fatigue et étouffé par la chaleur environnante, nous décidons de mettre un terme à cette expérience. Il est déja midi (cela fait environ 8h que l'on regarde des scènes qui nous paraissent, avec la fatigue, de plus en plus absurde). "Quel domage!", nous disent les personnes autour de nous, "vous allez manquer le costume avec la couronne de 12m de haut!" 
Ok, on a sans doute manqué le clou du spectacle, mais il en valait pour notre survie mental!!!


On vous laisse apprécier les photos qui on était prise pour la plus part par Clotilde, notre copine chat... (les chatons faisant leur paresseux ce jours là...)











1 commentaire:

  1. Lu , il y a un garçon qui te ressemble . Vous avez rencontré des jumeaux ? Je suis encore une fois espantee par cette vitalité , ce rythme , ces couleurs , les costumes ! Dieu que ces spectacles sont beaux ! Les personnages archaïques , colorés , de vrais diables . Quelle chance d'avoir pu maintenir cette culture jusqu'à nous . Elle vient de très loin .perdurera t elle ? Lu , lis bien les propositions de ton père et notamment la date de retour : regarde si les horaires collent avec votre voyage à Bali . Bisous . J'ai hâte de vous voir . Mam

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