mardi 29 octobre 2013

The silk road (Mandawa, Bikaner, Jaisalmer 20/10-25/10)


Nous vous amenons maintenant dans la traversée du Shekawati jusqu'au desert du Thar.
C'est ici que les riches marchands Marwaris s'établirent sur le chemin des caravannes sillonants de l'orient à l'occident.
Transportant avec eux textiles, epices, pierres, opium, ils s'éjournaient dans de riches batisses que l'on nomme Haveli.


Les havelis sont de grandes maisons disposant de cours interieures permettant de loger les caravaniers et leurs chameaux. Richement ornementées de fresques, elles etaient des lieux de repos, de commerce et de divertissement.
Il y avait des danseurs, des musiciens, des marionettistes. Un patrimoine local aussi riche que les marchands qui les frequentaient. 

 
Avec l'expenssion de l'empire des Indes britaniques, des chemins de fers se construisirent. Un imensse port apparait dans la baie de Bombay et la fondation du premier comptoir de la compagnie des Indes orientales à Calcuta. Tout ces changements perturbèrent la trajectoire de la route de la soie, et les havelis se vidèrent peu a peu. Certaines riches familles, sentant que le vent tournait, reussirent a tirer leur epingle du jeu, desertant la region et laissant la garde des havelis à de lointains cousins. (Comme notament la famille de Lakshmi Mittal, qui a recement racheté son concurent français Arcelor. Et l'empire Tata qui règne sur une partie de l'economie Indienne depuis des generations.)

Le passé prestigieux de la region n'est plus qu'un spectre allimenté par les cars de touristes.


Les havelis sont transformées en hotels de luxe ou bien en musées délabrés. En fait, le mot "haveli" fait vendre ; nom d'hotel, restaurant, monument... (Pourvu qu'il y ai une peinture sur l'entrée.)

Les chameaux ne transporte plus des pierres precieuses mais des touristes en quete de nouvelles experiences. (Moi j'etais quand même contente sur mon chameau...)


La culture locale se perd, transformée pour plaire au tourisme de masse.

A Mandawa, nous avons fait une rencontre marquante, nous permettant de faire ce triste état des lieux de la culture au Rajasthan.

A la recherche d'une flamme pour allumer ma cigarette, je rencontre un balayeur qui m'offre gentilment son paquet d'allumettes.

Fatigués de la route, éreintés de l'etiquette touriste collée sur notre front sans arret. On commençait a perdre espoir vis à vis des echanges que l'on pouvait avoir avec les locaux.
Plus tard dans la soirée, entandant de la musique dans la cour de notre hotel, nous decouvrons avec surprise notre balayeur, animant un petit théâtre de marionette traditionelle.


La cour etait vide, les spectateurs preferant, sans doute, l'ambiance intimiste de leurs chambres. Il se proposa de rejouer pour nous. Voyant la fatigue sur leurs visages, je lui proposait de me montrer plutot les ficelles du metier. Ce qui ouvrit le dialogue avec lui.
Dans un anglais approximatif, il nous expliqua qu'autrefois les marionettes etaient un media. Elles permetaient de transmettre les histoires. Ces marionettes à fil sont manipulées au rhytme de musiciens et de chants contant les aventures. Les spectacles pouvaient durer toute la nuit dans les havelis. 


Aujourd'hui la technique demeure mais les histoires se meurent.
Depuis des generations, les hommes de sa famille se transmettent le secret de cet art. Mais ces cinq fils preferent se tourner vers la musique.
Pour cause, comme en France, les debouchées sont plus simples pour les musiciens.
La marionette a perdu son public.
Il n'existe aucune forme de subvention pour les artistes, la location de salle est exorbitante et il n'existe aucun festival visant a preserver cet art.
Tout comme les havelis, la survie du théâtre de marionette du Rajasthan depend du tourisme. La marionette devient un objet de decoration.
Dix heures de spectacles sont transformés en cinq minutes de demonstration pour les hotels. (Comme le guignol lyonnais, la marionette du Rajasthan n'interesse plus que les enfants, et les chatons sans collier.)



Avec beaucoup de surprise, nous nous sommes rendu compte, que ce balayeur en savait long sur la marionette. Il nous a parler de toutes les formes de marionette existantes, nous citant même le nom de la compagnie le Royal Deluxe. Son regard petillait de passion en nous parlant de sa discipline.
Ce qui nous a chamboulé, c'est que cet artiste travaille toute la journée à nettoyer des chambre, et le soir à faire des demonstrations devant un public désinteressé. (Une photo souvenir et direction le buffet de l'hotel...) Alors que ses ancetres jouaient sans doute dans la cour des Maharajahs.
 

3 commentaires:

  1. Nous pensons distinguer l'écriture de Marie et celle de Lu : Marie plus sérieuse , lu plus primesautier . Nous trompons nous ? Belle rencontre que celle des havelis : peut être arriverez vous à faire naître un festival de marionnettes , un vrai ? Comment vous déplacez vous ? En bus, en train ? L'ambiance y est elle partageuse , rieuse ? Quel temps fait il ? Bref , nous sommes heureux et curieux de vous suivre . Bisous les chatons . Mam

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  2. L'histoire du marionnettiste est poignante et charmante ;Ce sont ces petites histoires là qui apportent tout le piment du voyage et qui nous font à nous lecteur vibrer d'émotion . Vous avez également évoqué les riches familles et c'est bien cette pique de rappel .L'Inde,son essor écomonique et tout le travail qu'il reste à faire... (pour enrichir encore plus les plus riches).
    Des expériences comme celle du balayeur marionnettiste vous en vivrez d'autres sans toute fois les rechercher .Elles viendront à vous parce que vous êtes plein d'amour.Attention à l'exploitation que vous en ferez .
    Avec impatience nous attendons la suite . Dans la gamelle des chattons qui y a t il à manger;Comment est leur coussin pour dormir ...
    Caresses spirituelles .Papou

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  3. Je découvre vos photos : quelle beauté , quelle nostalgie aussi . N'enterre pas Marie dans le sable ne la perds pas non plus! Écoute ta Mam. Bisous mes chatons

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